En 2020, les femmes représentaient 16 % des étudiants de l’enseignement supérieur en informatique et mathématiques1 et moins de 20 % des effectifs dans les métiers du numérique en France2. Si les filles excellent dans les matières scientifiques, elles sont donc peu nombreuses à s’orienter vers des métiers dits techniques ou technologiques.

Chez EURODECISION, la part de femmes est plus importante que la moyenne, car elle s’élève à près de 35 %. Trois collaboratrices ont accepté de nous faire part de leur expérience et de nous raconter ce qui les a amenées à faire carrière en mathématiques décisionnelles et intelligence artificielle : Céline, directrice des ressources humaines, Emilie, ingénieure en optimisation qui a rejoint l’équipe en 2021, et Marie, ingénieure en optimisation fraîchement diplômée.

De gauche à droite : Céline, Emilie et Marie

 

Pourquoi les maths ?

Emilie : J’ai toujours eu un esprit logique et apprécié le fait que, en maths, connaître les théorèmes n’est pas suffisant, il faut aussi savoir les appliquer pour résoudre un problème. Il y a également une culture maths assez forte dans ma famille (mon grand-père était professeur de mathématiques et mes parents ingénieurs). Cela fait donc partie de mon éducation tout en étant valorisé. Au moment où il a fallu faire un choix d’orientation, j’ai donc poursuivi dans cette branche qui me plaisait.

Marie : Comme mes études en filière scientifique se passaient bien, je ne me suis pas posé trop de questions et je me suis orientée vers une école d’ingénieurs. J’ai choisi une branche à dominante informatique, avec une spécialisation en recherche opérationnelle et optimisation. C’est au cours de cette formation que je me suis vraiment rendu compte qu’il y a des maths partout, et que ce domaine est tellement varié que si j’en faisais mon métier, je ne m’ennuierais pas.

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Avez-vous dû surmonter certains préjugés lors de vos études, comme par exemple « Le numérique ce n’est pas pour les filles » ?

Marie : C’est vrai qu’il s’agissait d’un milieu plutôt masculin, et j’ai parfois eu l’impression d’être un peu à contre-courant, mais j’ai toujours été soutenue pour faire ce qui me plaisait, et être une fille n’a jamais été un frein.

Emilie : Pour ma part, je n’ai pas ressenti de blocage quand j’ai souhaité en faire mon métier. Mais il est vrai que le cliché du geek derrière son ordinateur et toutes les images qui l’accompagnent, n’aide pas certains profils à se projeter, notamment les filles. Et, les discours de mon entourage n’étaient pas forcément encourageants. Par exemple, la génération de mes parents m’a fait part de ses craintes d’allier ingénierie, généralement en travail à temps plein, et possible maternité. D’ailleurs, la discrimination à l’embauche, qui rappelle les femmes à leur corps, est toujours présente dans encore beaucoup de secteurs.

Céline : En tant qu’étudiante, les filles n’étaient pas si minoritaires que ça dans ma promo de Master, représentant près de 40 % de l’effectif. Par contre, au cours de ma carrière j’ai travaillé dans des environnements assez misogynes, avec des moments parfois désagréables à gérer mais qui n’ont pas entravé la réussite des projets. De mon côté en tant que recruteur, pour rebondir sur le sujet abordé par Emilie sur la maternité, ce n’est pas du tout un point qui entre en considération car ce sont les compétences avant tout qui feront la différence entre 2 candidat(e)s. Il y a d’ailleurs beaucoup de mères qui travaillent à EURODECISION.

 

Céline, tu as rejoint EURODECISION en 2000 en tant qu’ingénieure en optimisation. Aujourd’hui, tu conserves cette casquette technique, mais tu es en effet également très impliquée dans le recrutement en tant que Directrice des ressources humaines. Qu’est-ce qui t’a incité à y contribuer ?

Céline : Après plusieurs années en tant qu’ingénieure puis chef de projet, je voulais élargir mes compétences. Nous étions en croissance, et il y avait besoin de mieux structurer la gestion des RH (recrutement, formation, CSE….). Comme cela m’intéressait, on m’a proposé de m’en occuper. De plus, cela a du sens d’avoir soi-même un profil technique lorsqu’on est recruteur : je comprends bien les préoccupations des candidats et je peux leur expliquer clairement les missions qui les attendent, ce qui leur permet de mieux se projeter. Avoir une double casquette fait que mon quotidien n’est jamais répétitif.

 

Et vous, Emilie et Marie, comment vous êtes-vous retrouvées chez EURODECISION ?

Emilie : Une ingénieure d’EURODECISION est intervenue dans mon école. Les cours de recherche opérationnelle et optimisation me plaisaient beaucoup, et les exemples de projets clients qu’elle a présentés faisaient écho à ma volonté de participer à des projets concrets. Ce que je fais depuis 2 ans correspond bien à l’image que j’en avais au départ. J’aime voir l’impact de mon travail sur le métier du client.

Marie : Je cherchais un stage et je suis tombée sur une offre d’EURODECISION. La diversité des problématiques clients que la PME adressait m’a convaincue que c’était le bon job pour faire de la recherche opérationnelle. J’ai été super bien accueillie, et en constatant que des femmes faisaient carrière ici, je me suis dit que moi aussi, j’avais ma place ici, et j’ai été ravie lorsqu’on m’a proposé de poursuivre en CDI.

 

Quel est le profil requis pour exercer votre métier ?

Emilie : Je dirais qu’avoir étudié et fait des maths tout au long de sa scolarité est important, car je trouve qu’en plus de fournir des bases en algorithmie par exemple, cela contribue à forger un esprit de synthèse et d’analyse essentiel dans notre métier.

Marie : Il n’est toutefois pas nécessaire d’avoir eu 20 au Bac, ni d’aimer tous les domaines des mathématiques ! Le principe de travailler en équipe permet justement une complémentarité des profils, d’échanger avec les autres et de s’entraider. En revanche, il faut savoir utiliser les outils à notre disposition et être curieux du métier du client pour l’aider à résoudre son problème métier.

Emilie : Savoir faire preuve d’écoute est en effet indispensable : on ne nous demande pas juste de coder, il faut être capable de comprendre le besoin du client et de mettre en place une solution qui répondra vraiment à ses attentes.

 

Céline, quelles sont les autres qualités que tu recherches chez les candidat(e)s ?

Céline : Lorsque je reçois un CV, je regarde si les stages et/ou projets effectués ont un rapport avec les mathématiques et l’informatique ; de plus j’accorde de l’importance aux expériences complémentaires éventuellement mentionnées. Il peut s’agir d‘un travail personnel, d’une certification passée à titre individuel, ou de toute expérience qui montre un intérêt pour notre métier. Par ailleurs, savoir communiquer, travailler en équipe et savoir faire preuve de vulgarisation sont également des points importants. Un profil de super geek-major de promo qui ne sait pas m’expliquer simplement son parcours, ne va pas retenir mon intérêt.

 

Comment encourager les filles à suivre des formations en mathématiques et dans le numérique ?

Céline : C’est un secteur dynamique, très porteur. Travailler sur des projets en informatique appliquée avec une forte dimension métier, comme c’est le cas à EURODECISION, donne un sens plus concret au travail.

Emilie : Les maths, c’est un outil qui rend service au quotidien, et qui peut s’appliquer à une très grande variété de sujets donc on ne s’ennuie jamais.

Marie : Aucun risque de se fermer des portes quand on fait des maths ou de l’informatique : ces disciplines ont des applications dans tous les domaines !

 

Si on te dit « femme du numérique », tu penses à qui ?

Emilie : Je trouve bien dommage que pour répondre à cette question, il faille faire appel à sa volonté individuelle de combler l’invisibilisation et l’oubli des femmes scientifiques ou des femmes des entreprises du numérique, par des recherches et lectures personnelles.

Céline : Je vais citer Ada Lovelace, qui a réalisé le premier programme informatique au 19e siècle, mais ce n’est pas très récent. Et si on élargit à une femme de sciences, à Marie Curie, évidemment.

Marie : Moi, je pense à une chercheuse de l’UTC que j’avais rencontrée, passionnée par son travail, ce qui m’a poussée à faire moi aussi un métier qui me plait.

 

Pour finir, un mot pour décrire les maths ?

Céline : Abstraction.

Marie : Un jeu.

Emilie : C’est cool !

 

1 Femmes & Numérique
2 Etude Gender Scan 2022, menée par le cabinet Global Contact

Pour aller plus loin :